Depuis quelques années, le maraîchage à la French Method (sur petite surface) a la cote. Pour rappel, il s’agit de fermes de moins d’un hectare qui cultivent une grande variété de légumes chaque année sur des planches permanentes avec une mécanisation limitée.
Entre la vogue de la permaculture, l’envie de manger local et d’une agriculture respectueuse de son environnement, cette forme de maraîchage répond à un besoin. Elle a la particularité d’associer une approche qui tient compte de la biodiversité et des besoins du vivant mais aussi d’une rentabilité économique avec une vision entrepreneuriale.
Ferme à la French Method
Des enseignements spécifiques au maraîchage à la French Method
Le diplôme de base en France dans l’agriculture est le BPREA. Cependant, le maraîchage sur petite surface reste encore relativement marginal dans les enseignements (et encore plus dans la prise en compte par les chambres d’agricultures selon mon expérience).
A côté des formations institutionnelles, il faut souvent passer par des formations privées. Plusieurs sont accessibles en ligne et bénéficient d’une reconnaissance Qualiopi, qui permet leur prise en charge financière.
L‘enseignement du maraîchage à la French Method vient d’Amérique du Nord
Un des premiers à l’avoir popularisée à grande échelle est le canadien Jean-Martin Fortier. Il a publié son livre « Le jardinier Maraîcher » en 2011. Celui-ci a tout de suite rencontré un grand succès. Quelques années après, avec le soutien du milliardaire André Desmarais, il a lancé sa masterclass du jardinier maraîcher qui a rencontré un grand succès, notamment en France.
De ce côté-ci de l’Atlantique, la ferme du Bec Hellouin avec Hervé et Perine Hervé-Gruyer avaient été pionniers. A la fin des années 2000, ils avaient commencé à tester la possibilité d’un potager maraîcher qui respecte les principes de la permaculture tout en étant rentable. Ils ont souhaité à partir des années 2010 associer des chercheurs pour notamment vérifier l’efficacité de leur pratique et sa rentabilité. Était-il possible d’utiliser les techniques permaculturelles dans une production maraîchère professionnelle et d’en vivre correctement ?
Dans le sud de la France, un paysagiste agronome, Christian Carnavalet a redécouvert au mi-temps des années 2010 les écrits sur les maraîchers parisiens du XIX° siècle et leurs techniques. Il s’est rendu compte que tout ce savoir-faire avait été un peu oublié en France, mais était très connu à l’étranger, sous le nom de… « French Method ». Aux États-Unis notamment, un maraîcher comme Eliott Colleman s’en était beaucoup inspiré et avait adapté ces préceptes à son climat (c’est d’ailleurs lui qui forma et transmis ce savoir à Jean-Martin Fortier).
L’idée forte de Christian Carnavalet était de regrouper plusieurs maraîchers petite surface sur une même parcelle d’un ou deux hectares, que ceux-ci, tout en étant chacun autonome, mutualisent leurs outils et créent une coopérative pour la commercialisation. Il a créé un organisme de formation il y a deux ans, l’institut Moreau Daverne, qui enseigne par la pratique.
Les formations phares du maraîchage à la French Method restent celles du jardinier maraîcher
Mais la star du maraîchage petite surface reste incontestablement Jean-Martin Fortier. Il a développé dans la foulée de son livre une formation en ligne qui a rencontré un indéniable succès. Il a également eu son émission télé (Les fermiers) pendants deux saisons.
Les retours que j’ai pu entendre de personnes ayant suivi sa formation sont bons. Bien évidemment, il est important en parallèle d’avoir des expériences pratiques dans des fermes maraîchères. En France il a créé ou aidé à développer des fermes maraîchères comme au potager des jardins de Chambord ou une ferme du Perche avec la famille Rial (qui propose aussi ses formations).
Pour ma part, j’ai suivi la formation de Sylvain Couderc sur le maraîchage biologique sur petite surface. Lui-même s’était formé au Québec chez Jean-Martin Fortier (entre autres), dont il a importé les méthodes en France.
Très pratico-pratique sa formation est en ligne avec une journée en présentielle pour manipuler les différents outils. J’y ai retiré un grand nombre d’outils pratiques. Ce que j’ai aussi apprécié ce sont ses qualités pédagogiques et sa grande disponibilité. La formation est aussi presque deux fois moins chère que celle de Jean-Martin Fortier.
Par ailleurs, la communauté est très active et bienveillante. C’est une vraie ressource face aux difficultés rencontrées et aux questions qu’on se pose. Elle est accessible gratuitement : https://www.lecercle.lesjardinsdelavalette.com
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